France : sang interdit

Publié le par Tarass Boulba

Toi qui versait ton sang. Toi qui rougissait la Marne l'arme à la main, larme à l'oeil pour la mère patrie. Toi que les gradés croyaient de boue, toi qui restait debout rêvant du soleil du sud, chantant une marseillaise tachée de sang, accouchant dans un bain noir des orphelins à la pelle.

La guerre faisait des trous dans ta peau d'ébène, la terre buvait à grand trait un sang qu'on était allé chercher là-bas pour te faire combattre auprès de ceux que tu ne connaissais pas.

L'hémorragie continue. On a vidé ton père de son sang. Ton sang est maintenant vide de sens. La france en sang interdit.

J'ai un goût de fer dans la bouche, comme ces berbères d'hier au fond des tranchées, aujourd'hui toujours retranchés, toujours étrangers.

Publié dans Instants

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